A Montpellier une collégienne a fait l’objet de violence semble- t-il parce qu’elle était vêtue à l’occidentale. A Viry-Châtillon un collégien a été roué de coup et est mort des suites de cette attaque . A l’heure où ce post est écrit, quatre personnes ont été interpellées et placées en garde vue. On ne peut qu’éprouver une infinie tristesse pour la famille de la jeune fille et pour la famille du jeune homme . C’est toujours une tragédie de voir ses enfants victimes de violence. Pour le jeune collégien, c’est une tragédie absolue de perdre un enfant.
Je n’aime guère les grands mots comme » décivilisation » ou » l’école sanctuaire » mais ces violences doivent conduire à réfléchir. Il semble que le contrôle social ait diminué, ce qui accroît la violence . Certains soulignent la défaillance des familles et le rôle des réseaux sociaux , mais je ne suis pas expert de ces questions et je ne me prononcerai pas.
Il me semble que ces violences révèlent l’existence de deux mondes : un monde protégé et un monde exposé. A ce propos, sans vouloir manier le paradoxe, on pourrait opposer ces faits de violence et la stratégie scolaire de Mme Oudéa- Castéra , éphémère ministre de l’Education nationale . Mme Oudéa -Castéra a inscrit son fils au collège Stanislas . Elle montre que les élites peuvent inscrire leurs enfants dans des écoles très protégées. En revanche, les personnes de milieux modestes ne peuvent inscrire leurs enfants que dans des collèges difficiles . Or la confiance dans l’école est un élément majeur dans la société française et en particulier dans les classes populaires. Plusieurs films récents comme « Marie- Line et son juge » ou » Rien à perdre » montrent l’attachement des classes populaires à l’école. Beaucoup de gens font des métiers difficiles mais font de grands efforts pour que leurs enfants aillent à l’école et fassent des études solides. L’école est un lieu d’apprentissage, un lieu de reconnaissance sociale ( on est fier des études de ses enfants, les enfants sont fiers d’ acquérir une culture) et doit être un lieu protégé. Si cette protection et si la confiance dans l’école disparaissent, la situation pourrait être catastrophique . Les parents qui habitent dans des quartiers difficiles sont en droit de demander que l’école assure l’éducation et la sécurité de leurs enfants. Je suis plutôt favorable au Président et au gouvernement ( pas si mauvais que cela) ,mais il ne faut pas se contenter de paroles. On attend des autorités une vigoureuse politique de lutte contre la violence.
L’enjeu de la lutte contre les violences scolaires me paraît fondamental. Pour la sécurité des élèves bien entendu, mais aussi parce que laisser la violence s’installer, c’est nier le principe d’égalité. Il est temps de restaurer un cadre scolaire sécurisé pour tous les élèves.