Au pays de la littérature :  » L’ échiquier » de Jean-Philippe Toussaint et  » La danseuse » de Patrick Modiano.

Je ne suis pas un littéraire, pourtant , deux ouvrages permettent de comprendre ce qu’est la littérature ou le pays de la littérature :  » L’échiquier  » de Jean – Philippe Toussaint ( ed. de Minuit) et  » La danseuse » de Patrick Modiano ( ed. Gallimard). D’autres diront mieux que moi ce que sont les qualités littéraires de ces ouvrages , mais je voudrais essayer d’expliquer pourquoi ce sont des ouvrages marquants.

 » L’échiquier » est un récit autobiographique dont l’auteur a commencé la rédaction au moment du Covid . Il prend la forme d’un journal , mais aussi d’une réflexion sur la manière d’écrire un récit ou un roman, les difficultés que rencontre l’écrivain , et une évocation de son enfance et de son adolescence. L’ auteur a été et est un assez bon joueur d’échecs qui a lu et réfléchi à la stratégie des échecs et l’ouvrage est divisé en 64 moments ( ce ne sont ni des chapitres ,ni des parties),le nombre de cases sur l’échiquier , comme on l’a fait remarquer. L’auteur évoque son enfance et son adolescence solitaires dans des écoles privées. Il évoque ses camarades de classe mystérieux et là on est proche de Modiano. Il évoque son adolescence et sa période de jeune homme où il se passionnait pour les échecs et la stratégie échiquéenne .Il évoque sa mère issue d’une famille de la noblesse lituanienne . Il évoque son père qui tenait absolument à battre son fils aux échecs , mais voyait en lui un futur écrivain, ce qui l’ a  » autorisé » à le devenir .

 » La danseuse » reprend l’univers de Modiano. Le personnage principal est une danseuse que le narrateur a connu dans sa jeunesse. Elle élève seule un jeune enfant rêveur , plongé dans ses livres et sujet des inquiétudes maternelles. La danseuse suit les cours d’un danseur d’origine russe qui voit la danse comme une discipline rigoureuse et formatrice , tout comme l’écriture comme le souligne le Narrateur ( Modiano lui- même ?). Autour de la danseuse se trouvent des personnages un peu incertains , parfois sympathiques ( Verzini) ,parfois très inquiétants. Le narrateur travaille pour un éditeur, Maurice Girodias, et la relecture / réécriture de manuscrits est aussi formatrice .La danseuse participe à des réunions et est engagée dans des spectacles de danse prestigieux. Modiano évoque aussi une femme mystérieuse qui accueille le narrateur et la danseuse chez elle. Le roman s’inscrit dans l’univers de Modiano . Des personnages mystérieux, parfois des silhouettes. Ils conservent une large part de mystère , mais ils nous sont aussi proches , par leur mystère et leur fragilité.

Ces deux ouvrages nous font accéder au pays de la littérature . Ils sont tous deux très bien écrits. Surtout , il me semble qu’ils créent chacun un univers où l’on se sent bien. Ils favorisent la réflexion , la rêverie , celle de l’enfance et de la jeunesse. C’est peut être cela le pays de la littérature. A la fois accéder à un univers particulier , susciter la rêverie et la méditation .

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